Les produits s’offrent une seconde vie

Vie associative
Tout au long de l’année, les Banques Alimentaires luttent contre le gaspillage alimentaire, et imaginent des manières innovantes pour sauver les denrées et leur offrir une seconde vie.

A l’antenne de la Banque Alimentaire de Châtenoy-le-Royal (Bourgogne), les fruits trop mûrs retrouvent une seconde vie… en confitures. « Des bénévoles se relaient au dépôt pour les fabriquer. Quatre à cinq fois par an, nous tenons des stands dans des magasins. Nous expliquons aux clients ce dont nous avons besoin et nous échangeons confiture contre denrée », explique Martine Chovonziak, responsable de l’atelier. Sucre, pots et couvercles sont financés par des mécènes. Depuis sa création il y a quatre ans, “Troc-confitures” a ainsi sauvé 3 000 kilos de fruits et permis de récupérer 5 900 kilos de denrées alimentaires !  

Outre la fabrication de confitures - distribuées aux associations partenaires - la Banque Alimentaire de Haute-Savoie concocte des barquettes de légumes pelés prêts à cuire et des plats cuisinés pour utiliser les légumes de la ramasse trop avancés. « Quand nous avons fait construire un bâtiment neuf et déménagé en 2016, nous avons aménagé une petite cuisine. Trois salariés y travaillent les fruits et les légumes, beaucoup plus faciles en termes de contraintes sanitaires que les produits carnés », explique Philippe Abraham, Président de la Banque Alimentaire de Haute Savoie. Au total, 500 tonnes sont annuellement sauvées du gaspillage, ce qui permet de préparer 2,5 millions de repas.

Du côté de l’Isère, la « Cuisine Trois Étoiles solidaires » fête ses cinq ans. Elle est née grâce à une convention entre la Banque Alimentaire de l’Isère et le Département, qui lui a permis de réaménager la cuisine inutilisée d’un collège. Un chef cuisinier salarié et une équipe soudée d’une cinquantaine de bénévoles, et ponctuellement de jeunes des écoles des métiers de bouche, s’y relaient pour cuisiner et conditionner des plats préparés à destination des bénéficiaires.

« Grâce à cette cuisine, nous pouvons récupérer les viandes du jour. Notre schéma de fabrication (liaison froide) permet, selon la réglementation, de rallonger la durée de vie du produit. Ainsi, le produit carné qui expire le jour même est rallongé de cinq jours cuisiné », détaille Christian Chédru, son Président.

En cinq ans, 100 tonnes de viande et encore plus de légumes ont été sauvés ! L’équivalent de 400 000 plats !  

Enfin, la dernière initiative innovante en date nous emmène à Marseille, où la Banque Alimentaire des Bouches-du-Rhône a lancé en décembre dernier la légumerie de l'association Fruits & Légumes Solidarité au sein du marché de gros de la ville. Une partie de la production agricole du département, un des premiers producteurs de fruits et légumes dans le pays transite en effet par le Marché d'intérêt national (Min) des Arnavaux. Cet atelier, créé grâce au soutien du Conseil Départemental et où travailleront à terme douze personnes en insertion, s’emploie à transformer sur place les produits trop abîmés pour être vendus en l’état, en soupes, sauces, confitures, ou produits surgelés, qui sont distribués aux associations partenaires. Le but est de récupérer 1000 tonnes de fruits et légumes par an d'ici trois ans.

atelier de transfo
Jus produits par l'association Fruits & Légumes Solidarité, à Marseille